19 juin @ 18h30 – 20h00
2024 sera – à l’initiative des autorités de son pays d’origine – l’année du 150ème anniversaire de la naissance du compositeur Arnold Schœnberg (1874-1951). Cette figure novatrice majeure ne fut pas seulement exposée à l’antisémitisme autrichien pervers. En 1933, quelques années après son installation à Berlin, Schœnberg s’enfuit d’Allemagne car il était l’une des cibles célèbres des nazis. Il s’installa aux États-Unis et ne revint jamais en Europe.
Ami de Marc Chagall et issu d’une famille assez observante très attachée à l’une des synagogues de Vienne, l’auteur du Pierrot lunaire se convertit au protestantisme avant de revenir au judaïsme. Sa notoriété était telle – à la fin des années 1940 – qu’il fut question qu’il devienne le premier président de l’État d’Israël. Au cours de sa conférence, Philippe Olivier présentera les différents types de préjudices subis par Schœnberg à cause du nazisme et du conformisme culturel américain. L’orateur s’interrogera aussi sur la signification réelle du prestigieux Arnold Schœnberg-Center de Vienne, inauguré en 1998 sous la protection de Claudio Abbado et de Pierre Boulez. Est-il un lieu de recherche du pardon demandé aux victimes juives autrichiennes du nazisme ou l’objet d’une tentative de récupération opportuniste ?
Le conférencier :
Né en 1952, Philippe OLIVIER est aujourd’hui l’un des meilleurs connaisseurs français de la vie musicale allemande entre 1933 et 1945, comme au temps de la République Démocratique Allemande. Il a publié une trentaine de livres. Installé à Berlin, il est notamment invité pour des conférences et des séminaires à l’Académie des Arts de cette ville, à l’Académie supérieure de musique de Rostock, au Festival de Bayreuth, à l’Institut universitaire d’études juives Elie Wiesel de Paris ou encore à l’Institut d’études politiques de l’Université de Strasbourg. Germaniste de formation, Philippe Olivier a exercé des fonctions professionnelles à Radio France, à l’Orchestre philharmonique de Strasbourg et au cabinet du maire de Strasbourg où il fut en charge de la culture et de l’enseignement supérieur. Il fait aussi autorité dans le domaine des études wagnériennes.