2 avril @ 18h30 – 20h00
« Histoire du dialogue judéo-chrétien au XXe siècle » par Pierre-Yves KIRSCHLEGER, Maître de conférences à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3
En partenariat avec l’Association « Chrétiens et culture »
Argumentaire
La Seconde Guerre mondiale a joué un rôle majeur dans la révolution des rapports
entre chrétiens et juifs : face aux lois anti-juives du gouvernement de Vichy, nombre
de chrétiens se sont engagés, parfois au péril de leur vie, pour cacher et sauver des
juifs à partir des rafles de l’été 1942 ; beaucoup recevront plus tard la distinction de
« Justes parmi les Nations ».
A l’appel de l’historien israélite Jules Isaac (1877-1963), des chrétiens prennent
conscience qu’ils doivent mettre fin à « l’enseignement du mépris », changer en
profondeur l’enseignement chrétien concernant le judaïsme. En février 1948 voit le
jour à Paris l’Amitié judéo-chrétienne de France (AJCF) autour d’Edmond Fleg et du
rabbin Jacob Kaplan, des catholiques Henri-Irénée Marrou et Jacques Madaule, des
protestants Fadiey Lovsky et Jacques Martin. Le dialogue entre christianisme et
judaïsme entamé après la Seconde Guerre mondiale porte ses fruits à la fin des
années 1950. À la suite de leurs entretiens avec Jules Isaac, les papes Pie XII et Jean
XXIII suppriment dans la liturgie catholique du Vendredi Saint les termes et les rites
méprisants à l’égard des juifs, ouvrant la voie à la déclaration Nostra Aetate adoptée
par le concile Vatican II en 1965. Commence l’âge d’or du dialogue judéo-chrétien,
au niveau international – avant que le conflit israélo-palestinien ne vienne brouiller
les positions.