Le Maire de la Ville de Montpellier et Président de Montpellier Méditerranée Métropole Michaël Delafosse

Hommage au Président fondateur de l’Institut Maïmonide, le Professeur et ancien Grand Rabbin de France René-Samuel Sirat, le 13 juin dernier en la Maison des Relations Internationales de Montpellier

Un vibrant hommage a été rendu à René-Samuel Sirat (1930-2023), mardi 13 juin dernier en la Maison des Relations Internationales Nelson-Mandela de Montpellier, en présence de Michaël Delafosse, Maire de la Ville de Montpellier et Président de Montpellier Méditerranée Métropole, de Gabriel Sirat, fils du Professeur Sirat, ainsi que de nombreuses personnalités. Une cérémonie à revoir via la chaîne officielle YouTube de l’Institut Maïmonide: https://youtu.be/QF8O2AuqkfI

Hommage à René-Samuel SIRAT (1930-2023), Président fondateur de l’Institut Universitaire Maïmonide-Averroès-Thomas d’Aquin, Professeur des Universités, Grand Rabbin de France (1981-1988).

Sous la présidence de Michaël DELAFOSSE, Maire de la Ville de Montpellier et Président de Montpellier Méditerranée Métropole. 

Avec: Mireille HADAS-LEBEL, historienne antiquisante, professeure émérite à l’Université Paris-Sorbonne, presidente de l’Institut Universitaire Maïmonide-Averroès-Thomas d’Aquin;

Danielle DELMAIRE, historienne contemporanéiste, professeure émérite à l’Université de Lille, cofondatrice et directrice de Tsafon, revue des études juives du Nord;

Carol IANCU, historien contemporanéiste, professeur émérite à l’Université Paul Valéry – Montpellier 3;

Michaël IANCU, docteur en Histoire, directeur de l’Institut Universitaire Maïmonide-Averroès-Thomas d’Aquin;

Raphy MARCIANO, ancien directeur général de l’Espace Culturel et Universitaire Juif d’Europe et de l’Institut Universitaire d’études juives Elie Wiesel, président de Radio J, Paris;

Franklin RAUSKY, psychologue, directeur des études de l’Institut Universitaire d’études juives Elie Wiesel, Paris;

Avinoam B. SAFRAN, professeur d’ophtalmologie, Universités de Genève (Suisse) et Paris;

Gabriel Y. SIRAT, physicien et inventeur, fils de René-Samuel SIRAT;

Marie VIDAL, écrivaine.

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L’Institut Maïmonide perd son fondateur René-Samuel Sirat

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris la disparition de notre président fondateur, l’universitaire et ancien Grand Rabbin de France René-Samuel Sirat. Homme de paix, engagé de la première heure dans le dialogue inter religieux, il avait fondé avec Georges Frêche en 2000, l’Institut Maïmonide. « Que son âme soit bénie et son nom inscrit dans le faisceau des vivants ».  

La carrière de René-Samuel SIRAT
Né le 13 novembre 1930 à Bône, en Algérie, c’est à Paris et à Strasbourg qu’il a poursuivi de brillantes études qui lui ont permis de mener une double carrière rabbinique et universitaire.

La carrière rabbinique 

Il obtient très jeune, dès 1952, son diplôme du Séminaire israélite de France, seul établissement supérieur de formation rabbinique, devenant à vingt et un ans, le plus jeune diplômé depuis la fondation de cette prestigieuse institution à Metz, en 1847. Successivement rabbin de Toulouse et de treize villes environnant le chef-lieu de la Haute-Garonne (1952-1955), il a été nommé en octobre 1955, directeur de l’enseignement religieux de l’Association consistoriale israélite de Paris et aumônier de la jeunesse juive de France, fonctions qu’il a occupées jusqu’au milieu des années soixante.

En 1967, l’ancien élève du Séminaire israélite de France y devient professeur, poursuivant son enseignement jusqu’en juin 1980, date à laquelle il a été élu grand rabbin de France pour un mandat de sept ans. Il a rempli avec succès cette lourde charge, jouant un rôle important dans le développement des institutions cultuelles et de la vie religieuse du pays. En même temps, il fut très actif sur le plan international, il fut le seul rabbin à participer aux accords de Genève qui ont permis de trouver une solution au grave problème posé par la création d’un carmel à Auschwitz (1986) Il a apporté une contribution décisive aux travaux de la commission coprésidée par le cardinal Decourtray et M. Théo Klein, alors président du Conseil Représentatif des Institutions juives de France, en harmonie avec les cardinaux Lustiger, Macharsky et Daneels. En janvier 1988, il devient grand rabbin du Consistoire central et, entre 1989 et 1997, il est président du Conseil permanent de la Conférence des rabbins européens. Il y est toujours actif en tant que vice-président, représentant régulièrement la Conférence dans les rencontres inter-religieuses.
 

La carrière universitaire

Diplômé en 1957 de L’Ecole Nationale des Langues Orientales Vivantes (devenue en 1969, l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales) de Paris, c’est à l’Université de Strasbourg qu’il obtient sa Licence d’hébreu (1962), puis sa Maîtrise (1963) et son Doctorat (1965), sous la direction du regretté professeur André Neher, alors responsable de l’unique section d’études hébraïques en France. Nommé assistant à I’I.N.A.L.C.O. en 1958, puis professeur titulaire de la chaire d’hébreu en 1965, il y a exercé les fonctions de directeur de la Section d’études hébraïques (1966-1996). Grâce à lui, cette modeste section s’est transformé en l’un des plus importants centres d’études juives en France et en Europe. 15 étudiants inscrits en 1965, plus de 900 en 1996, au moment de son départ à la retraite, en une trentaine d’années, plus de 10.000 étudiants ont acquis des connaissances relatives aux divers aspects de l’histoire et de la civilisation du judaïsme et d’Israël. Utilisant les possibilités offertes par les diplômes spécifiques de I’I.N.A.L.C.O. et les diplômes nationaux, René Samuel Sirat a accompagné l’enseignement de la langue et de la littérature hébraïque modernes de celui de l’hébreu biblique et talmudique renforcé par l’étude de l’araméen. De plus, il a soutenu la création de nouveaux enseignements, les principales langues juives, le yiddish, le judéo-espagnol et le judéo-arabe, et a fait introduire dans les programmes, des cours d’art, de sociologie, de pensée juive médiévale et moderne… Il a également été durant de longues années directeur du département Proche-Orient (études arabes, hébraïques, persanes, turques, pachtoune, kurdes.) de l’I.N.A.L.C.O. regroupant plus de 3000 étudiants par an. Membre du Conseil scientifique de cet établissement, il a par ailleurs présidé pendant dix ans la Commission des spécialistes chargée d’élire les maîtres de conférences et les professeurs. Il est à l’origine de la création, en 1968, du département d’études hébraïques à l’Université de Paris III – Sorbonne Nouvelle où il a aussi enseigné (1969-1970). En 1970, l’Université hébraïque de Jérusalem l’a invité à diriger le département de l’enseignement de l’hébreu pour les étudiants étrangers, mission qu’il a accompli jusqu’en 1973, dans le cadre des accords culturels franco-israéliens.
C’est en 1986 qu’il se voit confier par le Ministère de l’Education Nationale, la direction de l’Ecole des Hautes Etudes du Judaïsme dont il fut le véritable fondateur. René-Samuel Sirat est aussi à l’origine de la création de plusieurs institutions d’enseignement qui ont rendu déjà de grands services. En 1988, est fondée l’Académie Hillel dont il assure la présidence et qui, sous l’égide de la Fondation du Judaïsme français, a pour but d’allouer des bourses à des doctorants, d’organiser de grandes conférences internationales et d’aider les instituts d’études juives à se développer. En 1989, c’est I’Institut Universitaire Européen Rachi de Troyes qui voit le jour, il est son directeur et, après 1996, son président. Cet institut regroupait en 2000, 177 étudiants, une convention avec l’université de Reims lui permettant de dispenser des enseignements pour les étudiants des deuxième et troisième cycles. En 1992, pour marquer le cinq centième anniversaire de l’expulsion des Juifs d’Espagne, il décide de fonder l’Université sépharade européenne, devenue ensuite l’Université juive européenne qu’il préside et où une centaine d’étudiants suivent de nombreux cours qui y sont proposés.
En 1995, c’est la naissance de l’Institut de Connaissance des Religions du Livre, institut qui alloue des bourses à des étudiants du troisième cycle, chrétiens, musulmans et juifs, spécialistes de théologie ou d’histoire des idées et qui effectuent, pour une large part sous sa direction, des travaux de recherche dans ces domaines.
En 1998, il est le directeur-fondateur de la chaire UNESCO «Connaissance réciproque des Religions du Livre et de l’enseignement de la paix ». La chaire Organise des rencontres inter-religieuses et participe à l’organisation de sessions de la Faculté itinérante des religions du Livre dont la dernière en date a eu lieu en septembre 2001 à Montpellier et à Gérone.
En 1999, il crée la Maison de l’Etude (Beth Halimoud) du Centre communautaire de Paris où il dispense pour une centaine d’étudiants des cours d’hébreu, de Bible, de pensée juive, de philosophie et de littérature rabbinique. Une année plus tard il devient président-fondateur avec le Professeur Georges Frêche de l’Institut Universitaire Euro-Méditerranéen Maïmonide de Montpellier regroupant plus de deux cents étudiants et auditeurs.
Parallèlement à ses fonctions d’enseignant, René-Samuel Sirat a eu l’honneur d’être chargé de mission d’inspection générale auprès du Ministère de l’Education Nationale. A ce titre, il a créé en 1974, le Certificat d’Aptitude Au Professorat d’Enseignement Secondaire (CAPES) d’hébreu et, en 1977, l’Agrégation d’hébreu moderne. Il a assuré la présidence de ces jurys prestigieux depuis leur création jusqu’en 1980, date à laquelle, après son élection comme grand rabbin de France, il a dû, en raison de son devoir de réserve, renoncer à ses fonctions d’inspecteur général. L’inspecteur général R.S. Sirat a opéré une véritable révolution par l’introduction de l’enseignement de l’hébreu dans de très nombreux lycées et collèges. Son oeuvre n’a fait que progresser et, en 1993, l’hébreu était enseigné en 13 académies, le nombre d’élèves s’élevant alors à plus de 5000 (410 dans l’enseignement public et 3675 dans des établissements privés sous contrat). Il était l’auteur de nombreuses publications.

L’Institut Maïmonide présente à sa famille et ses proches ses condoléances émues.

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Pierre Birnbaum, Annette Wieviorka, Boris Cyrulnik, Julien Darmon, Amos Reichman, Mireille Hadas-Lebel, Georges Bensoussan, Yonathan Arfi, Elie Korchia, Jonathan Hayoun, etc. (liste non exhaustive)

Le programme de la saison 2022-2023 dévoilé !

Rencontres, conférences, séminaires, Salon du Livre des Mondes Juifs, etc: l’ensemble des cycles d’enseignements détaillé dans la nouvelle brochure de l’Institut Universitaire Maïmonide-Averroès-Thomas d’Aquin. Une 24e saison vous attend…

Brochure saison 2022-2023: /sites/default/files/plaquette_maimonide_2022-2023.pdf

Brochure saison 2021-2022: /sites/default/files/plaquette_maimonide_2021-2022.pdf

Brochure saison 2020-2021: /sites/default/files/plaquette_maimonide_2020-2021.pdf